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Colloque APEC 2024 "Financement Agricole et Recouvrement des Créances au Centre des Discussions"

Le colloque APEC Congo 2024 s’est tenu les 3 et 4 octobre à Brazzaville, avec pour objectif principal de discuter de la problématique du financement de l’agriculture. Organisé par l’Association Professionnelle des Établissements de Crédit du Congo (APEC), cet événement a réuni des experts nationaux et internationaux du secteur financier et agricole, ainsi que des représentants des pouvoirs publics, pour échanger sur « la problématique globale du financement de la filière agricole et les difficultés de recouvrement des créances ».

Lors de l'ouverture, le ministre de l'Économie et des Finances, Jean-Baptiste ONDAYE, a mis en avant l'importance de l'agriculture comme levier clé de la diversification économique du Congo, en soulignant qu'elle constitue l'un des secteurs prioritaires du Plan National de Développement (PND) 2022-2026. Cependant, il a rappelé que malgré son potentiel, ce secteur demeure sous-développé et requiert un soutien accru, notamment en matière de financement. Calixte Médard TABANGOLI, président de l'APEC Congo, a quant à lui souligné que les fonds de garantie jouent un rôle crucial dans l'accès au crédit, particulièrement pour les petites et moyennes entreprises, tout en appelant les banques à renforcer leurs stratégies pour mieux accompagner ce secteur.

Le colloque a offert aux participants l'opportunité d'explorer plusieurs thématiques essentielles.

  1. La problématique du financement de la filière agricole : état des lieux, défis et opportunités
  2. Le rôle des fonds de garantie en Afrique et particulièrement en zone CEMAC
  3. La protection des consommateurs en matière de produits et services bancaires : état des lieux et enjeux
  4. La problématique du recouvrement des créances : enjeux et difficultés

Ces discussions ont révélé les principaux obstacles au financement agricole, dont la faible organisation des acteurs du secteur, l'absence de données fiables et les difficultés de recouvrement des prêts. Les participants ont insisté sur la nécessité de promouvoir la production locale et d'explorer des solutions innovantes pour soutenir les entrepreneurs agricoles.

Concernant la protection des consommateurs, les échanges ont permis d'évaluer les politiques existantes, tout en identifiant les domaines nécessitant des améliorations.

Des responsables d'institutions financières telles que le Fonds d'Investissements et de Garantie des Petites Entreprises (FIGA), le Fonds Africain de Garantie (FAGACE) et le Fonds de Solidarité Africain (FSA) ont présenté leurs stratégies pour appuyer les entrepreneurs agricoles, notamment via des garanties de fonds, facilitant ainsi l'accès au crédit. Ils ont également discuté des défis structurels du financement agricole en Afrique et des opportunités à saisir pour dynamiser ce secteur.

Enfin, des experts juridiques ont mis en lumière les difficultés spécifiques au recouvrement des créances au Congo, soulignant la longueur des procédures judiciaires, l'insolvabilité des débiteurs et l'influence des facteurs politiques. Ces obstacles freinent les banques et découragent les établissements de crédit à financer certains projets. Les intervenants ont donc recommandé des réformes juridiques pour améliorer l'efficacité du recouvrement et renforcer la sécurité des transactions financières.

Parmi les recommandations issues des discussions, on peut citer la nécessité pour l’État de régulariser le cadre juridique des acteurs agricoles, de créer des centres de renforcement des capacités pour les agriculteurs, et de mettre en place des statistiques fiables sur les structures agricoles afin de faciliter le dialogue entre les banques et les pouvoirs publics. Concernant les fonds de garantie, il est recommandé de former les agents bancaires pour une meilleure gestion de ces mécanismes, de travailler en synergie avec les différents acteurs financiers et de mettre en place une stratégie pour transférer les risques de manière efficace.

En ce qui concerne la protection des consommateurs, les participants ont souligné l'importance de vulgariser les réglementations en matière de services bancaires et de créer une fédération des associations de protection des consommateurs pour harmoniser les pratiques dans la région. Finalement, pour le recouvrement des créances, des mesures telles que la formation des magistrats aux spécificités bancaires, l’amélioration de la coopération interinstitutionnelle, et la mise en place de mécanismes pour alléger les coûts liés aux procédures de recouvrement ont été proposées.

Le colloque APEC Congo 2024 s'est donc révélé être une plateforme cruciale pour échanger sur les réformes nécessaires au développement du secteur agricole, tout en mettant en lumière les défis à relever pour assurer un financement efficace et durable.

 


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