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Colloque APEC CONGO 2024 : Les experts en droit et dirigeants bancaires exposent les défis du recouvrement des créances

La deuxième édition du colloque de l'Association des professionnels des établissements de crédit du Congo (APEC-Congo), tenue à Brazzaville, a mis en lumière les enjeux liés au recouvrement des créances dans le secteur bancaire. Cet événement a rassemblé des experts en droit des affaires et des dirigeants d’établissements financiers pour débattre des difficultés rencontrées par les banques dans la récupération des dettes non honorées.

Lors d’un panel modéré par Oscar Ephraim Ngole, Directeur général de la Banque commerciale du Congo (BCH), plusieurs personnalités de renom ont partagé leurs perspectives sur cette problématique cruciale. Parmi les participants figuraient Yvon Serge Foungui, Directeur général de BGFI Bank, Christel Césaire Diatha Ntondelé, Directeur général adjoint de LCB Bank, ainsi que deux éminents avocats, Maître Eric Yvon Ibouanga et Maître Bourgelie Ampion.

Les obstacles au recouvrement des créances

Dans son intervention, Maître Eric Yvon Ibouanga, avocat au barreau de Brazzaville, a mis en avant les multiples obstacles auxquels sont confrontées les banques dans leurs tentatives de recouvrement. Il a évoqué l’insolvabilité des débiteurs, leur fuite, les influences politiques et judiciaires, ainsi que les lenteurs des procédures, qui compliquent grandement la récupération des sommes dues. Ces freins ralentissent les processus de recouvrement et accentuent les pertes financières des établissements de crédit.

Le recours aux solutions à l’amiable

Pour sa part, Maître Bourgelie Ampion a axé son intervention sur le recouvrement à l’amiable, une méthode qui permettrait aux banques d’éviter les procédures judiciaires coûteuses et longues. Elle a expliqué que pour initier ce type de démarche, il est essentiel que la dette soit clairement établie par un contrat, et que son échéance soit dépassée. Les premiers moyens à mettre en œuvre consistent à prendre contact avec le débiteur ou à envoyer une mise en demeure.

Maître Ampion a également recommandé la mise en place d'outils de suivi préventifs et de gestion post-crédit pour aider les banques à minimiser les risques de pertes. En complément des solutions internes, elle a souligné l’importance de recourir à des cabinets spécialisés, tels que Lexa Internal Consulting, pour renforcer les dispositifs de suivi et de reporting.

Une stratégie de recouvrement adaptée

Les dirigeants de BGFI Bank et LCB Bank, Yvon Serge Foungui et Christel Césaire Diatha Ntondelé, ont insisté sur la nécessité pour les banques d’adapter leurs stratégies de recouvrement aux différents types de clients. Ils ont déploré l’absence de formation des magistrats sur les spécificités bancaires, ce qui, selon eux, aggrave les difficultés des banques dans les litiges liés aux créances. Les deux dirigeants ont appelé à une meilleure collaboration entre le secteur bancaire et les autorités judiciaires, en soulignant que les banques se retrouvent souvent désavantagées face à ces obstacles.

Vers une meilleure collaboration avec les autorités publiques

Les intervenants ont unanimement souligné l'importance d'une implication plus active des structures publiques dans le soutien au recouvrement des créances. Une meilleure synergie entre les banques et les institutions publiques permettrait de renforcer l'efficacité des mécanismes de recouvrement et d'améliorer la santé financière des établissements de crédit au Congo.

Ce colloque a permis de mettre en lumière les défis structurels qui freinent l'activité de crédit au Congo, tout en ouvrant la voie à des pistes de solutions pour renforcer la confiance entre les banques, leurs clients et les instances judiciaires.


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